Infos sur le livre :
Titre :
Le mécano
du Vendredi.
Auteur : Fellag ICI
Edition
: JC
Lattès 2010
Sur
photo : Edition points 2012 (208 pages)
Pays : Algérie.
Publié
: 2010.
Quatrième de Couverture : Zoubida, c’est toute ma vie.
Elle me mène par le bout du nez, je cède à tous ses caprices. Zoubida, c’est ma 4L. Jamais contente, elle tombe en panne
n’importe où ; heureusement les rues d’Alger sont pleines de pousseurs
potentiels. Allez, démarre, Zouzou, j’ai besoin de
toi pour la revoir, Elle… Si tu refuses, il me restera mes films. Ceux que je
fais dans ma tête puisque je n’ai pas de bobine.
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Pourquoi ce livre ???
Fellag est un humoriste Algérien très
célèbre, avec beaucoup d’expérience sur les planches des théâtres et des salles
Algériennes mais aussi Françaises, et quand j’ai appris qu’il s’était mis aux
romans, j’ai tout de suite voulu partager son aventure.
C’est d’ailleurs dans la veine de l’un de ses spectacles
« Tous les Algériens sont des mécaniciens » que ce road-movie a été écrit, il dit que l’écriture est pour lui un
moyen de récupérer tout ce qui déborde de son imagination.
Le choix du livre s’est imposé de lui-même, je n’avais
trouvé de disponible que celui-ci.
Mon avis
Drôle d’expérience dans tous
les sens du terme.
Je commencerai par faire
l’éloge de l’objet livre, que j’ai trouvé très bien, format, taille de la
police et qualité de la couverture, des paramètres qui ont rendu ma lecture
plus agréable, de plus, j’ai tout particulièrement apprécié les illustrations
qui accompagnent le texte, et j’ai été stupéfaite par l’authenticité et
l’empreinte Algérienne qui se dégagent de ces estampes colorées!
Je me disais, à moins que ça
soit Fellag lui-même qui en ait le réalisateur ou une
personne native du pays, qui pourrait faire parler ces images de la
sorte !?
Ceci m’a donc donné envie de
m’intéresser de près à l’illustrateur et trouver la réponse à mes exclamations
et interrogations, et ma petite enquête a abouti à une logique évidente, qui
est que ce Monsieur s’avère être un amoureux de l’Algérie, lui-même né à Alger
d’ailleurs, et étant Algérienne, franchement, j’y étais sensible.
Et pour vous dire, j’ai trouvé
que la collaboration entre l’auteur et l’illustrateur est le point fort de ce
livre, une sacré alchimie, qui me fait encore penser que c’est une seule et
même personne qui a réalisé le texte et les images.
Et à eux deux, ils
ont réalisé un film en quelques pages.
Concernant l’histoire, ce
roman-album des années 80, plus précisément en 1988, nous donne l’occasion de
suivre les tribulations de Youcef, un Algérois de 38 ans qui a fait ses études
de cinéma à Moscou.
En rentrant au pays, ses
rêves s’amenuisent après une furtive expérience professionnelle, mais attention,
il n’est pas au chômage, il est retraité !!! Pas marié, il vit toujours
chez ses parents, sa vie sociale est précaire et toute son attention se tourne
vers sa voiture qu’il appelle « Zoubida »
une R4 qui prend vie d’une manière significative dans son quotidien.
J’étais très jeune en 1988,
mais pour avoir partagé les anecdotes de mes parents, je suis assez consciente
de l’atmosphère qui régnait à cette époque-là, du moins, j’ai ma petite idée,
et Fellag est le Roi quand il s’agit de camper avec du
réalisme, de la tendresse et beaucoup d’humour son pays et son peuple, donc
encore une fois, il réussit à raconter une vision assez réaliste de la vie à
cette époque.
Il est subtile et drôle et
pour avoir vu ses spectacles à la télévision, je l’ai trouvé fidèle à lui-même
de par sa plume, son message passe de la même manière.
Il en profite donc pour
aborder les évènements passés via Youcef, dont l’histoire est tout à fait
crédible, en s’attaquant à des thèmes sérieux comme les conditions sociales, la
politique du pays, l’impact du pétrole, les aléas existentiels que l’on pouvait
connaitre à cette période assez délicate, l’insouciance d’un peuple qui vit
malgré lui une période charnière, dans une Algérie qui commence son éveil, qui
cherche encore sa place après plus d’un siècle de colonisation française, tout
ça dans un texte très intelligent, truffé de clins d’œil, et bourré de sens.
C’est le genre de
livre qui se lit avec les oreilles.
Un voyage culturel et
nostalgique, à l’humour caustique, je pense que la génération concernée ne peut
qu’être touchée par cette chronique douce- amer, et pour les autres
générations, il s’agira d’un excellent moyen de comprendre l’évolution des
choses, et comme Fellag ne fait rien dans
l’exagération ni dans l’aberration et qui de plus possède le don de la critique
tendre et constructive qui préserve la réalité, et bien, la curieuse que je
suis n’arrêtera pas là.
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